Extrait de l'album
POULINA (1999), avec Fateh
BENLALA (chant, mandole), Youssef BOUKELLA (basse),
Alain DEBIOSSA (sax), Jean-Baptiste FERRE (claviers),
Fathellah GHOGGAL (guitare), Olivier LOUVEL (guitare),
Taoufik MIMOUNI (synthés), Michel PETRY (batterie),
Kamel TENFICHE (percus), Aziz SAHMAOUI (percus),
Ahmd BENSIDHOUM (percus), Mehdi ASKEUR (percus).
Biography:
" Joyeuse bande de musiciens débarqués
soudainement sur la scène parisienne, l'Orchestre National
de Barbès (connu par les aficionados sous le nom de l'ONB)
représente le nouveau courant de la musique world maghrébine.
L'histoire remonte au début des années 80 dans le quartier
de Belcourt à Alger. Youcef Boukella écoute du rock et de
la bossa nova avec ses grands frères. Devenu bassiste, il
joue dans le premier groupe de rock algérien, T 34, dès
l'année 85. Il embarque ensuite dans les valises d'un musicien
américain, Jeff Gardner pour Paris. Il se retrouve au milieu
de la tourmente raï du moment. Il accompagne alors Cheb
Mami ou le kabyle TakFarinas. C'est le musicien Safy Boutella
qui l'initie au jazz underground. Il enregistre alors un
album de quatre titres avec Larbi Dida, ex-chanteur de Raïna
Raï, groupe de raï-rock. En 1994, il enregistre un album
solo "Salam". Larbi Dida est originaire de Sidi Bel Abbès
en Algérie. Il est installé à Paris depuis 89 après avoir
été le premier à imposer le raï sur les ondes des radios
de son pays d'origine. C'est une des grandes voix des nuits
arabes de la capitale française. Ami lui aussi de Youcef,
Aziz Sehmaoui a été élevé à Marrakech au Maroc. De confession
Soufi, il est imprégné de la musique des Gnawas et de pop
occidentale. Il se produit au Maroc avec divers groupes
traditionnels et électriques. Fateh est un des derniers
arrivés. Exilé de la Casbah d'Alger à cause de la violence
quotidienne, il est depuis son jeune âge initié à la musique
arabo-andalouse, remplaçée par la suite par le Chaâbi, style
musical algérois plus populaire. Fateh accompagnera d'ailleurs
de grands interprètes de ce genre. Né dans le 14ème arrondissement
de Paris, Kamel quant à lui, est celui par qui le rythme
de la parole arrive. Percussionniste et amateur de raggamuffin,
il sait allier l'utilisation d'instruments traditionnels
et le beat des boîtes à rythmes.
Ces musiciens réunis autour de Youcef, ont
été aidés dans leur quête de succès par un certain Djilali,
agitateur d'idée et initiateur de la "Bougnoule Connection",
courant humoristique qui est à l'origine de projets plus
sérieux. Celui-ci a consacré deux années à mettre sur orbite
cette nouvelle génération d'artistes maghrébins. L'ONB tourne
durant cette période dans les festivals européens. Leur
travail est unique : détenteurs d'une connaissance particulière
de la musique traditionnelle d'Afrique du nord, aussi bien
au niveau technique que spirituel, ils continuent pourtant
leur recherche de sonorités nouvelles. La pop fait aussi
partie intégrante de leur style et s'y glisse facilement
grâce aux instruments électriques. Le saxophoniste du groupe
de jazz Sixun Alain Debiossat, ainsi que les claviéristes
Jean-Baptiste Serré et Tewfik Mimouni viennent aussi apporter
leur collaboration à cette entreprise de fusion musicale.
Dans les concerts, on les voit tous rayonner de plaisir
à jouer ensemble dans une complicité que l'on devine sincère.
Leur premier concert a lieu au New Morning, célèbre salle
parisienne essentiellement dédiée au jazz. Au départ, ce
sont vraiment des "boeufs" au sein desquels chacun improvise
sur tel ou tel thème proposé. Petit à petit, naissent des
structures plus arrêtées quant au déroulement des spectacles.
En février 1997, sort un premier album
éponyme enregistré en public à l'Agora d'Evry en banlieue
parisienne. Sur la pochette figure en guise de totem un
vieil homme gnawa (descendant des esclaves noirs) qui tire
la langue, comme un pied de nez à ceux qui n'aimeraient
pas leur fratrie. La sortie de cet album, auto-produit sur
le label Samarkand, est suivi le 28 février, 1er et 2 mars
par des concerts à la Cigale. Rassemblant autour d'eux la
communauté maghrébine, il touche aussi un public plus large
intéressé par la "World Music". C'est ainsi qu'ils donnent
un autre concert à Paris à la Grande Halle de la Villette
dans le cadre du festival consacré à l'Afrique, Ouaga-Carthage
le 5 avril. La scène étant le véritable lieu d'expression
de leur art, l'Orchestre National de Barbès enchaîne en
avril le Printemps de Bourges, en mai le Festival des Musiques
Métisses d'Angoulême, en juin le Festival de la Jeunesse
à Ivry-sur-Seine. Dorénavant un peu plus organisé autour
d'une véritable structure, l'ONB a posé ses valises dans
une ancienne usine de peinture aménagée en studio, salle
de réunion et de répétition, et bureaux. Mais dès 98, ils
repartent sur les routes pour, entre autres, une mini-tournée
de trois dates à Barbès, quartier de Paris à forte population
arabe et africaine, d'où ils tirent leur nom. Leur longue
tournée s'envole quelques jours aux Etats-Unis en juillet
98 pour le festival Vive La World dont la première date
prend pour décor le Summerstage Festival de Central Park
à New York.
Il faut attendre mai 99 pour que l'ONB sorte
un nouvel album très attendu, "Poulina". Groupe de scène
avant tout, il leur a fallu du temps pour rentrer en studio
pour la première fois puisque le premier album était entièrement
live. En dépit du succès, le groupe continue d'auto-produire
ses disques afin de garder les mains totalement libres.
Quelques jours avant la sortie de l'album, les 17 membres
de l'ONB envahissent la scène de l'Olympia. Ils se produisent
aussi au Zénith à Paris le 2 novembre à l'occasion d'une
importante tournée d'automne. Engagés sur les routes pour
quelques temps encore, les musiciens participant à cette
aventure, distribuent à chaque concert un peu de leur sens
festif , de leur bonheur à jouer (à la manière d'aujourd'hui),
et de la musique héritée de leurs parents. "
(source http://www.rfimusique.com/)
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